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HISTOIRE DE L'ALGERIE

HISTOIRE DE L'ALGERIE

Sont présentées ici des recherches historiques sur l'Algérie du XIXème siècle et de manière générale sur le Maghreb et la France. Aux recherches s'ajoutent des points de vue, des notes de lecture et des instruments de travail.


Ouzellaguen 25-28 juin 1851 - Autopsie d'un grand combat - L'heure de vérité

Publié par Abdel-Aziz Sadki sur 12 Février 2013, 14:58pm

Catégories : #Histoire des Ouzellaguen

 

2) L'heure de vérité

 

La colonne française prit l'initiative du combat. Les colonnes de gauche et de droite commencèrent à s'ébranler simultanément, à 12

 

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Schéma agrandi des combats de la journée du 25 juin 1851

Schéma (agrandi) des combats de la journée du 25 juin 1851 par le capitaine Balland

 

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heures 30[1], la colonne du centre ne recevant l'ordre de passer à l'attaque que 20 minutes plus tard, afin de laisser prendre de l'avance aux deux premières, confrontées rapidement à la résistance des contingents kabyles.

 

a) D'Ighil N'Tara à Ibouziden

Les combats d'Ighil N'Tara et d'Ighil Gou Dlès

Un premier fil directeur est de suivre les opérations de la colonne de gauche. La cavalerie régulière et le goum, ce dernier commandé par le capitaine Augeraud, se lancèrent dans l'ascension, en contournement, des pentes sud et ouest d'Ighil N'Tara. Ils arrivèrent "promptement sur le plateau d'Ighil N'Tara", "par un rapide mouvement de rabattement sur les pentes". Là, la correspondance officielle française éprouve le besoin de dire que leur charge a été résolue et que le chérif dût rapidement prendre la fuite. Mais le rapport du 26 juin rédigé par Camou ne colle pas parfaitement avec le journal de marche. Ce dernier : "L'avant-garde a pris position dans l'espérance de forcer le chérif à combattre ; en effet Bou Baghla a été obligé de tenir sa promesse aux Ouzellaguen." Le rapport de Camou, signale, quant à lui, qu'à l'arrivée de la cavalerie et du goum sur le plateau d'Ighil N'Tara, "là ils se trouvèrent en présence du chérif et de ses cavaliers : ils chargèrent résolument, malgré ses belles promesses aux Ouzellaguen, le chérif tourna bride et protégé par ses cavaliers dont plusieurs furent tués, il dut contourner le ravin, et il ne s'arrêta avec ses gens qu'a un plateau sous le col d'Akefadou".

Le chérif aurait donc esquivé le combat, mais on a du mal à comprendre dans ces conditions qu'il puisse perdre plusieurs de ses cavaliers, parmi lesquels sans doute des lieutenants de valeur, sans que ceux-ci n'aient offert la moindre résistance, autre que celle de protéger la retraite de leur chef, abandonnant le village d'Ighil N'Tara à l'ennemi. Que sont devenus les 500

 

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fantassins qui occupaient ce village ? Et quel fût leur rôle immédiat ? De toute évidence, les 50 cavaliers du chérif ne peuvent prétendre arrêter une cavalerie régulière et un goum dont l'effectif est près de 5 fois supérieur.

Il faut attendre la fin du rapport sur les combats de la journée pour que soit mentionnée l'existence d'un véritable combat, confirmé d'ailleurs par un signe de bataille sur le croquis du capitaine Balland, les besoins de la cause l'exigeaient. Il s'agissait de faire ressortir le rôle de la cavalerie : "la cavalerie a sabré plusieurs cavaliers et fantassins dans la charge sur le Chérif".

Rien n'indique que le village d'Ighil N'Tara ait été alors pris ou détruit, la cavalerie a débouché sur le plateau, mais elle n'a pu pénétrer dans le village.

La charge de la cavalerie et du goum, sur le sommet de la ligne de crête, se prolongea durant 3 kilomètres, mais pas au-delà. Le rapport Camou est forcé d'avouer qu'ils butèrent contre une forte résistance et qu’ils durent même faire face à une attaque en retour des Kabyles : "ces braves gens furent obligés de s'arrêter sous les murs d'un village d'où partait un feu nourri, je ne saurai trop louer le sang froid et la fermeté avec lesquels ils ont su garder la position qu'ils avaient conquise : une partie, mettant pied à terre, a fait ferme contre les Kabyles qui ont en vain voulu les déloger".

Il n'est donné nulle part de nom au village considéré. Pourtant, tout invite à penser qu'il s'agit du village d'Ighil Gou Dlès, la topographie favorable à la résistance, la localisation du village disposé de façon linéaire, sur le fil de la crête, avec une concavité tournée dans le sens d'une pente moyenne qui le protège et qu'emprunte le chemin de crête qui descend sur Ighil N'Tara. On comprend que bénéficiant d'une position légèrement dominante propre à canaliser totalement l'approche de la cavalerie, celle-ci ait été stoppée net.

L'existence du village d'Ighil Gou Dlès, "le plateau du diss", est attestée plusieurs fois de part et d'autre de l'année 1851. Sur le croquis, réalisé sur papier calque et annexé au journal de marche de la colonne, relatif aux deux journées du 25 et 28 juin, croquis moins explicite encore que celui du capitaine Ballard puisque, par exemple, il n'indique pas les trajets des colonnes, il est porté, avec la mention de combats, sur le site qui correspond au village d'Ighil Gou Dlès, un village du nom d'Ali Ou

 

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Mohamed. Peut-être est-ce comme il est souvent pratiqué[2] le nom d'un adrum, celui des N'Aït Ali, donné à l'ensemble du village d'Ighil Gou Dlès, à moins qu'il ne formât, sur un replat, un groupement de maisons séparé par quelques mètres du reste du village, comme on peut le voir. Le village d'Ighil Gou Dlès est d'une taille importante et se trouve à 911 mètres d'altitude. En effet, Périgot en 1846 lui prête la capacité d'aligner 40 fusils, alors que le capitaine Devaux, dans son ouvrage consacré à la Kabylie en 1856, lui donne une puissance de feu de 80 fusils.

Il est probable que les fantassins aperçus à Ighil N'Tara se soient retranchés à Ighil Gou Dlès, laissant passer le chérif et son goum, et fermant le passage peu après. Il est probable aussi que la cavalerie ait été finalement manœuvrée  et attirée sur ce butoir. Les Kabyles passèrent même à la contre-attaque dans le but de la déloger de la position retranchée à laquelle elle fût contrainte. Les signes d'une résistance forte et volontaire ne font aucun doute du côté des contingents kabyles.

Il fallut attendre l'arrivée des 1400 hommes de la colonne de gauche, avec le bataillon de zouaves et le 22e léger, pour que "le village contre lequel la cavalerie s'était butée, fut enlevé d'un seul élan".

 

La destruction d'Ighil N'Tara

Un second fil conducteur est donné par la colonne du centre. Alors que la cavalerie et la colonne de gauche étaient déjà en opération et en position avancée, la colonne du centre, aux ordres directs du colonel Jamin (de l'état-major de Bosquet), mais dirigée par le général Camou, secondé par le général Bosquet, fit l'ascension d'Ighil N'Tara. Le village venait donc de voir les passages successifs d'abord de la cavalerie et du goum, ensuite des zouaves et du 22e léger. Mais, il apparaît bien que ceux-ci n'aient pas pénétré dans le village même d'Ighil N'Tara qui alors n'essuya pas de combats désastreux. Ils le contournèrent par l'ouest pour se retrouver à quelques 300 mètres derrière lui,

 

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fermant son accès. Ceci est vraisemblablement cause de la soi-disant fuite du chérif et surtout de l'absence de mention des contingents à pied qu'il avait autour de lui.

En effet, l'éperon barré sur la ligne de crête, c'est un véritable piège qui se forme. Son seul accès facile, mais surtout sa retraite coupée, le village est incapable de résister à l'attaque de concentration des trois colonnes. On comprend mieux pourquoi les Ouzellaguen, le chérif et les alliés, après avoir engagé le combat pour interdire à la cavalerie de déboucher sur leurs arrières, aient préféré finalement éviter de se faire enfermer et échapper à une véritable boucherie. Il était aussi nécessaire de donner le temps au chérif et au reste des fantassins de se retrancher dans le village d'Ighil Gou Dlès, de rejoindre les contingents qui devaient s'y trouver et mieux faire face aux assaillants. Ainsi s'expliquent les 4 cavaliers du chérif tués et les fantassins "sabrés". Le retrait du chérif jusque sous le col de Tizi N'Chéréâ peut s'expliquer également par la nécessité de faire face aussi au danger que représente la colonne de droite qui peut progresser plus vite que les autres et risque de refermer le dispositif général de la bataille.

Camou, après être arrivé au sommet du mamelon, laissa au village d'Ighil N'Tara un demi bataillon du 8e de ligne, environ 250 hommes, avec l'ordre de le détruire et de l'incendier. Ce qui fut fait.

Sur ordre de Camou, toujours, la colonne se divisa encore. Le colonel Jamin descendit à mi-côte pour dévaster et brûler avec un bataillon et l'autre moitié de bataillon du 8e de ligne. Les généraux Camou et Bosquet conservèrent avec eux le 3e bataillon du 8e de ligne et l'artillerie qui se trouve ainsi derrière les lignes avancées des autres colonnes et sur une position dominante grâce à laquelle elle peut alternativement arroser de ses obus, d'un côté la fraction d'Ibouziden, de l'autre les deux fractions d'Ifri et de Tighilt Lahfir. Les deux généraux, en progressant plus rapidement que leur infanterie, prirent alors la direction de la colonne de gauche, suivant l'inclination donnée par les combats, "en prenant pour but la fusillade que nous entendions." C'est le signe que la bataille est désormais débridée et que l'état-major de la colonne ne maîtrise plus parfaitement le schéma de la bataille.

 

La colonne de gauche en difficulté devant Ibouziden

La colonne de gauche s'est installée dans une mauvaise posture au cours de sa progression. En effet, elle "se trouva malheureusement un peu éparpillée", rencontrant par là même une forte résistance,

 

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une partie avec les zouaves à Ighil Gou Dlès, l'autre avec le 22e léger devant Ibouziden.

De son côté, le bataillon de zouaves, à en croire Camou, tint ferme dans sa position. Quelle est cette position ? Peu après, Camou nous apprend qu'il arrive dans le village occupé par les zouaves. Ce village ne fait pas de doute, il s'agit d'Ighil Gou Dlès, pris précédemment ; là, de nouveau, les zouaves se trouvent bloqués par les tireurs installés probablement sur l'autre extrémité du village et les pentes dominantes de Tizi Meghlaz.

Camou ajoute : "mais les compagnies du 22e léger, qui emportées par trop d'ardeur s'étaient avancées jusqu'à Ibouziden furent assaillies par de nombreux contingents et durent battre en retraite". En effet, elles s'étaient précipitées dans le ravin de l'Ighzer Ibouziden et s'efforçaient de remonter le versant opposé, sur sa partie en forme de petit coude où se trouvent localisés et juxtaposés les villages de Cheurfa et d'Ibouziden, tous deux immédiatement dominés, en pente forte, par le village de Tazerouts Ihaddaden. La progression du 22e léger est stoppée par la contre-attaque, avec des tiraillements en plongée, des contingents venant de ces villages. Le sous-lieutenant Duvernois, du 22e léger, est tué à cette occasion. Le 22e léger est contraint de battre en retraite et de revenir sur le village d'Ighil Gou Dlès.[3]

 

À Ibouziden, la résistance reste forte malgré les renforts

Les généraux avec l'artillerie et le 3e bataillon du 8e de ligne arrivèrent alors à Ighil Gou Dlès, village occupé par les zouaves, où ils retrouvèrent aussi la cavalerie et le goum. Voyant la colonne de gauche en difficulté, Camou décide de ne pas rester sur cet échec et de prendre de nouvelles dispositions d'attaque. Au 3e bataillon de ligne, qui servait de réserve, bénéficiant encore de tout son état de fraîcheur, il confie, sous le commandement du chef de bataillon de Princey, le soin de se mettre en position, en remplacement des compagnies du 22e léger, pour anéantir les contingents d'Ibouziden.

Dès lors l'axe central de la bataille se déverse sur Ibouziden, et celui de Tizi Meghlaz et d'Ifri, qui devait être, à l'origine,

 

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le champ d'action de la colonne du centre, ne progresse plus. Le chemin qui descend d'Ighil Gou Dlès sur Ifri n'a pas été emprunté, épargnant cette fraction.

Pendant que le bataillon du 3e de ligne se disposait pour l'attaque, plusieurs salves sont tirées par les batteries d'artillerie, avec les deux obusiers de montagne, afin de préparer son mouvement. Le site en avant d'Ighil Gou Dlès sur lequel l'artillerie a pris position est impayable : arroser les villages de Cheurfa, d'Ibouziden et de Tazerouts devient un jeu d'enfant pour un maximum de réussite, puisqu'ils ne se trouvent qu'à environ 250 m sur un gradin du versant d'en face, en position plus basse. Une position aussi parfaite dispense d'un recours à un artilleur d'expérience comme le général Bosquet, qui s'était signalé au début de sa carrière par la justesse de ses tirs, à la fois en opportunité et en précision, qualité qui lui a permis de progresser avec rapidité dans sa carrière.

Les Ouzellaguen pour la première fois voient utiliser l'artillerie contre eux, arme effrayante et dévastatrice, dont le tonnerre est répercuté sourdement par la montagne. Cette arme fait voler en éclat les rassemblements de contingents, s'écrouler les toitures et les murs contre sur ses occupants, sème la panique au point d'enlever aux contingents leur force de cohésion, contraints d'abandonner les positions qui les protègent. Surtout elle leur interdit de parachever une possible victoire. Les troupes en débandade deviennent alors très vulnérables. Contre l'artillerie, ils ne peuvent rien faire.[4]

Protégé par le tir de barrage de l'artillerie, le 3e bataillon du 8e de ligne "se jeta dans le ravin [d'Ibouziden], en gravit la pente opposée et sous une vive fusillade plongeante, il enleva les villages d'Ibouziden et d'Ifri qui furent immédiatement livrés aux flammes". Au combat de Tazerouts, le capitaine de voltigeurs Billot est sérieusement blessé, ayant reçu une balle dans le ventre. Il succombera à sa blessure le lendemain, 26 juin, au camp

 

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de Ti-Azibin. Les Kabyles, malgré les salves d'artillerie, ont pu finalement opposer une résistance sérieuse à l'assaut du 3e bataillon du 8e de ligne.

Une difficulté surgit : il est impossible qu'un même bataillon, si entreprenant soit-il, puisse enlever simultanément, dans la foulée, des villages qui sont séparés par un ravin et une ligne de crête, deux difficultés sérieuses, avec la nécessité de revenir en arrière sur la position où se trouvent installés les généraux et de repartir dans une descente en sens inverse. En effet, Ifri se trouve dans l'amphithéâtre central des Ouzellaguen, sur la pente nord de Tizi Meghlaz ! La même erreur est portée sur le croquis qui illustre les combats du 25 juin. Ifri est confondu avec le village de Tazerouts Ihaddaden.

On s'explique mal cette confusion, même pour des gens extérieurs au pays. Elle veut toutefois dire deux choses, d'une part que le vrai village d'Ifri n'a pas été pris, en quel cas ils corrigeraient leur erreur, d'autre part qu'Ifri est un village assez important pour qu'il puisse être porté à leur connaissance.

Les Kabyles "se réfugièrent sur les pentes abruptes du Djebel Ifri, et la fusillade du 8e de ligne les en chassa encore". Il n'est donc pas question de Djebel Ifri mais de la montagne appelée Tazerouts Ihaddaden qui appartient semble-t-il au groupe de l'Azerou Merkoun qui naît dans le plateau de Ouanari et se divise en deux lignes de crêtes l'une portant les villages précités, l'autre portant Tizi Meghlaz et se terminant à Ighil N'Tara.

 

Des combats très durs, une retraite difficile

Toutefois, le général Camou rend un hommage indirect à ses adversaires : "en cette circonstance, nos soldats ont eu affaire à des ennemis résolus et qui n'ont pour ainsi dire cédé le terrain que pied à pied." Mais tout indique que le combat n'était pas terminé, les Ouzellaguen et leurs alliés ne sont ni écrasés ni vaincus, quand bien même ceux-ci ont été sérieusement éprouvés par les combats. Ils contraignirent certainement le 3e bataillon du 8e de ligne à faire retraite, aidés par le fait que ces derniers soient épuisés par une ascension et des combats particulièrement rudes.

C'est ce qu'écrit Camou avec des mots couverts, et en éprouvant aussi le besoin d'affirmer la très bonne conduite de son commandant avant de faire une allusion forcée à sa retraite, comme pour en diminuer la portée : "Le commandant de Princey a dirigé ses hommes avec habileté et résolution ; [...] le 3e bataillon du 8e de ligne énergiquement conduit s'est élevé d'un seul coup au

 

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niveau des deux premiers ; il a aussi habilement évacué la position qu'il avait ardemment acquise, mais dans cette opération, le Commandant de Preincey a été blessé ; la balle qui a trouvé [troué ?] les chairs de l'épaule droite, ne le mettra pas heureusement long-tems hors de combat : il a été remplacé dignement par le capitaine Mareux."

Tout porte à croire, au lieu d'une décision qui ne serait due qu'à ses chefs, qu'il s'agit d'une retraite forcée pour le 3e bataillon de ligne, provoquée par une contre-attaque des contingents kabyles. La retraite est de toutes les façons entourée de combats sérieux, comme veut le témoigner la blessure du chef de bataillon.

La tournure prise par la bataille a périmé la disposition en trois colonnes pour la rabattre, par une recomposition, sur une structure en deux colonnes plus puissantes, résultat de la constitution de deux fronts. Déjà, il est permis de dire que l'engagement de la bataille ne s'est pas réalisé selon les plans initiaux de l'état-major. L'encerclement ne réussit pas, les deux colonnes opérant isolément, ainsi le voulurent à la fois la topographie et les contingents kabyles.

 

   

© Abdel-Aziz Sadki

mis en ligne le 12 février 2013



[1] Sur l'heure du signal de l'attaque, le rapport de la colonne daté du 26 juin pour expédition ne corrobore pas totalement le journal de marche. Le journal de marche mentionne 12 h 00, alors que le rapport parle de 12 h 30. Vraisemblablement, les deux premières colonnes ont commencé à opéré à 12 h 00, tandis que la troisième ne le fit qu'une demi-heure plus tard environ, à 12 h 30. L'attaque générale de toutes les troupes commençant à cette dernière heure.

[2] Exemple : adrum Chilla, pour le village d'Aït Chilla, appelé aussi Nasroun avec les familles Nasroun et Bennasroun. Dans bon nombre de villages, il est souvent une famille qui porte le nom du village, sans qu'on puisse savoir qui du village ou de l'adrum est à l'origine du nom : Bouzidi et Ibouziden à Ibouziden, Tirilt à Tighilt Lahfir, Haddad à Tazerouts Ihaddaden, Guefri à Ifri, Tizi à Tizi Meghlaz et même Aouzeleg à Imahdjaten.

[3] C'est ce qui correspond au croquis, levé au 1/100 000e, réalisé par le capitaine d'État-major Balland. Ce dernier a porté le 22e léger et les zouaves de part et d'autre d'Ighil Gou Dlès, même si les distances sur le croquis ne correspondent pas scrupuleusement avec les distances réelles.

[4] Bien des insurrections, sur le point de réussir, se sont progressivement et finalement effondrées car elles n'ont pu, aux heures dites, trouver la victoire décisive. En effet, il manquait cette artillerie indispensable à la prise des dernières places fortifiées françaises, à la sape des remparts, à la capitulation finale des garnisons. Aziz ben Cheikh el Haddad en fit d'ailleurs la confidence à un de ses compagnons de cellule qui servait d'espion lors de son emprisonnement en Nouvelle-Calédonie. Les canons ont fait cruellement défaut dans l'insurrection de 1871, son échec y trouve une de ses explications maîtresses.

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