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HISTOIRE DE L'ALGERIE

HISTOIRE DE L'ALGERIE

Sont présentées ici des recherches historiques sur l'Algérie du XIXème siècle et de manière générale sur le Maghreb et la France. Aux recherches s'ajoutent des points de vue, des notes de lecture et des instruments de travail.


Ouzellaguen 25-28 juin 1851 - Autopsie d'un grand combat - Guerre totale, guerre cruelle - Une vieille et fière indépendance

Publié par Abdel-Aziz Sadki sur 19 Février 2013, 17:38pm

Catégories : #Histoire des Ouzellaguen

 

2) Une vieille et fière indépendance

 

Un combat évident, indiscuté, pour l'indépendance. Les Ouzellaguen ont réussi à se tenir hors de la portée des Turcs. Ils n'en demeurent pas moins situés sur le front de lutte, à connaître l'urgente nécessité du combat, face aux colonnes turques qui s'aventurent dans la vallée de l'Oued Sahel et, de manière plus permanente et ordinaire, face aux populations gheramas. Les Ouzellaguen se tiennent constamment sur le qui-vive, prêts à se frotter à tout agresseur. On rapporte que le village d'Ighil N'Tara a été construit d'un vœu commun entre les populations de la région pour lutter contre les Turcs et surveiller la vallée. À cette fin il est occupé par des combattants venus de nombreux horizons avec leurs familles : At Idjer, At Zikki, At Oughlis, At Abbès, At Immel... L'inventaire des occupants est de toute évidence surfait. Il n'en indique pas moins cette volonté consciente d'une lutte nécessairement plus large. Peu avant le débarquement des Français à Bougie en septembre 1833, une guerre de sept ans vit se déchirer deux coalitions rivales dans la vallée de la Soummam. L'une formant le maghzen turc était sous la direction des Ouled Abd el Djebbar, originaires de Petite Kabylie et installés aux At Tamzalt, dont le représentant était le cheikh Saâd Ouled Ou Rabah. L'autre avait pour direction des grands de la Medjana, essentiellement Ben Abdesselam el Mokrani, et Sidi Mohamed Saïd Ben Ali Chérif, le père de celui dont il est beaucoup question, grande autorité morale et religieuse, qui s'appuyait sur le rayonnement de la zawiyya de Chellata, entretenait des relations amicales avec les Turcs, mais sans abandon de souveraineté. Les Ouzellaguen appartiennent à cette seconde faction, aux populations libres et souveraines qui ne paient pas l'impôt aux Turcs.

 

Une guerre longtemps à distance

Il semble bien que ce soit l'effondrement des Turcs et le débarquement des Français à Bougie qui firent taire les divisions et qui contribuèrent à souder les populations kabyles de la région entre elles, sous le couvert de la guerre sainte, derrière la bannière verte de l'Islam. Les Ouzellaguen, comme leurs semblables, mènent leurs contingents contre Bougie, plusieurs années durant, sans succès. Bougie, après s'être fortifiée, ne progresse pas et les Kabyles ne parviennent pas à réduire l'implantation française, véritable abcès de fixation. Il faut

 

p 127

 

attendre l’année 1846 pour que quelques changements apparaissent, les populations de la première ceinture autour de Bougie commencent à donner des signes de lassitude et engagent de timides pourparlers de soumission avec la garnison.

Jusqu'à l'expédition de mai 1847 dirigée par le maréchal Bugeaud, duc d'Isly, les Ouzellaguen mènent une guerre qui se déroule essentiellement hors de leur territoire, participant aux entreprises des différents chérifs qui se succèdent, notamment à celle importante de Moulay Mohammed.

 

© Abdel-Aziz Sadki

mis en ligne le 19 février 2013

 

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