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HISTOIRE DE L'ALGERIE

HISTOIRE DE L'ALGERIE

Sont présentées ici des recherches historiques sur l'Algérie du XIXème siècle et de manière générale sur le Maghreb et la France. Aux recherches s'ajoutent des points de vue, des notes de lecture et des instruments de travail.


Ouzellaguen 25-28 juin 1851 - Autopsie d'un grand combat - Guerre totale, guerre cruelle - La brutalité des colonnes françaises - Force d'inertie des populations et antécédents de la colonne Camou

Publié par Abdel-Aziz Sadki sur 21 Février 2013, 23:59pm

Catégories : #Histoire des Ouzellaguen

 

4) Camou et la force d'inertie des populations

 

Le général Camou est irrité de trouver devant lui un chérif insaisissable qui mène une guerre pratiquement sans livrer de combat et qui dresse sans cesse des remparts humains sur son chemin. Les populations refusent de se soumettre jusqu'à l'arrivée de la colonne sur leur territoire. Là, usant d'habileté et de souplesse, elles opposent une véritable force d'inertie qui n'apporte, au bout du compte, aucun résultat concret et décisif à la colonne. En effet, après la force cinétique de l'insurrection, fondée sur la masse qui emporte tout sur son passage et annule la nécessité même de livrer des combats préparatoires, les populations s'installent dans une résistance passive. Elles apprennent à ployer au passage d'une colonne et à se redresser aussitôt que disparaissent ses arrières, conservant intactes leurs forces vives.

Devant cette situation, Camou ne connaît pas d'autre solution que de fulminer et de durcir la guerre. Il n'épargne pas même les populations qui n'ont pas brûlé une amorce. Il déclare qu'il infligera un châtiment terrible à tous ceux qui accordent asile et aide au chérif au lieu de le repousser par une décharge de leurs armes.

Les Ouzellaguen, au contraire de leurs voisins, ne se manifestent pas par une force d'inertie. En recevant officiellement Bou Baghla, ils sont fermement résolus à se battre.

 

a) Les antécédents de la colonne Camou

 

p 150

 

Depuis son organisation et son départ le 23 avril 1851 à Aumale, la colonne a maintes fois affiché sa brutalité. La petite litanie qui suit n'est qu'un reflet assez pâle et mal étayé de la réalité. Le 24 mai, chez les Gheboula, elle met le feu à El Matia, où elle a aussi livré un combat. Aux combats d'Aïn-Anou, le 1er et le 2 juin, 6 villages sont incendiés. De nouveaux incendies sont provoqués les jours suivants chez les M'Gherba. À Dra el Arba, le 10 et 11 juin, en descendant la vallée du Bou-Sellam, elle opère une razzia et sème l'incendie. À l'Oued Amizour, sur la route de Bougie, le 14, faisant ses provisions de bois et de fourrages sur le pays, elle incendie aussi. Des actions analogues sont faites à Oued Amacin, chez les Senhadja, le 18. La colonne se rend à Tabouda, à 9 kilomètres de l'Oued Amacin, y détruisant 7 villages, les 19 et 20 juin. La colonne se réunit, du 21 au 24, au beau village d'Haïnou, où elle campe au milieu des jardins. Elle passe alors à la destruction des maisons et des arbres des At Immel, puis elle sème aussi la destruction et l'incendie dans 6 villages et les moissons des At Oughlis, avant d'arriver chez les Ouzellaguen.

 

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