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HISTOIRE DE L'ALGERIE

HISTOIRE DE L'ALGERIE

Sont présentées ici des recherches historiques sur l'Algérie du XIXème siècle et de manière générale sur le Maghreb et la France. Aux recherches s'ajoutent des points de vue, des notes de lecture et des instruments de travail.


Histoire du mouvement chérifien - Bû Baghlâ (Bou Baghla) 1-5

Publié par Abdel-Aziz Sadki sur 15 Janvier 2013, 15:12pm

Catégories : #Histoire du mouvement chérifien algérien 1845-1854

2. Le chérif Bû Baghlâ et la lutte pour l’indépendance à partir de la Kabylie, 1849-1854

 

 

Bû Baghlâ acquiert une stature de premier plan. Il se hisse à la hauteur de Sî Mûsâ, de Bû Ma’za, de Mûlay Muhammad, de Muhammad ben 'Abd al-Lâh – le chérif d’Ouargla – ou de Bû ‘Amâma. C’est un des chérifs les plus marquants de la résistance algérienne aux Français au XIXème siècle.

 

L’homme de l’Ouest – Identités symboliques, identités erratiques

 

Le chérif intéresse peu les historiens, à de rares exceptions. Un grand mystère continue d’envelopper l’homme. Son identification conditionne, à la base, la compréhension de son histoire. La recherche historique récente est le fait plutôt d’historiens algériens, en premier lieu d'Ahmed Nadir en 1972. L’année 1985 voit deux publications s’arrêter sur le personnage et l’insurrection qu’il suscite. L’une est due à Mahdi Bouabdelli et l’autre à Tahar Oussedik.[1] La dernière, entre récit, histoire et littérature est pour l’essentiel une expansion  de la notice biographique que consacre Hanoteau, adjoint au bureau politique d’Alger, au chérif, au lendemain de sa mort, dans le Moniteur algérien du 10 janvier 1855.[2] Imaginée, la jeunesse de Bû Baghlâ est plausible et correspond à l’éducation en vogue dans les milieux maraboutiques et lettrés. Mostefa Lacheraf croise avec constance Bû Baghlâ, attire l’attention sur le personnage et insiste sur sa fin malheureuse.[3] Tout compte fait, l’historiographie enregistre peu de progrès. Les percées sont limitées et fragiles. L’identité de Bû Baghlâ reste un véritable écheveau. Nul ne songe à en faire faire une figure littéraire, comme si les aliments en venaient à manquer.

 

L’identité qui domine jusqu’ici est celle que rend publique pour la première fois Robin en 1884. La reproduction de son cachet montre que le chérif se dévoile sous le nom de Sî Muhammad ben al-Majîd ben ‘Abd al-Malik, dans la lettre qu’il adresse en février 1845 à un compagnon du mouvement chérifien.[4]Le nom surgit également dans une correspondance du commandement français à Aumale (Sûr al-Ghûzlân). Le colonel d’Aurelles, qui dépend de la division d’Alger, désigne Muhammad ben ‘Abd al-Lâh Bû Ma’za, s’empressant de décliner son identité véritable : « Cet homme, qui s’appelle réellement Si Mohamed Lemedjed ben Abd el Malek, a pour surnom Bou Baghla ».[5]Saint-Arnaud, chef de la division de Constantine, reçoit des renseignements par ses subordonnés et signale à peu près au même moment « le nouveau chérif nommé Abdel Melek bou Baghala », auteur avec ses partisans de l’attaque contre l’azîb patronné par Sî Muhammad Sa’îd ben ‘Alî Sharîf près d’Akbou.[6] Depuis Robin, c’est l’identité consacrée du chérif, retenue par ceux des auteurs qui cherchent à la préciser.[7] En fait, c’est une dénomination à usage interne, issue de Bû Baghlâ lui-même, soucieux de reprendre les fils de la résistance. La lettre, qu’il adresse à un de ses futurs lieutenants, fait partie de la campagne épistolaire de février 1851.[8] Signe de reconnaissance, telle identité est en fait un nom de code ou un nom de guerre, réservés aux initiés. Le chemin, emprunté par la lettre, qui la mène entre les mains des Français, n’est pas connu avec certitude. De plus, Al-Majîd n’est autre qu'une partie du nom du sultan qui règne à Istanbul. Bû Baghlâ n’a de cesse jusqu’à sa mort d’annoncer l’intervention du calife et le déploiement d’un mouvement général, impliquant une grande partie du monde musulman. Habile, la confusion vise à réchauffer le zèle des combattants. Ben ‘Abd al-Malik est, quant à lui, un nom parfaitement symbolique, celui du mahdi, systématiquement utilisé, également en interne, dans les liaisons entre les membres du mouvement chérifien.[9]

Bû Baghlâ recourt plus systématiquement, à un autre nom de guerre, à résonance à la fois prophétique et mahdiste, Muhammad ben ‘Abd al-Lâh, qu’il adjoint le cas échéant de la particule Sî et/ou du surnom Bû Sîf.[10]Le nom, ciselé dans son cachet[11], signe toute sa correspondance avec les populations, qu’il s’agisse de tribus ou de personnalités du pays.[12]C’est également lui qui figure dans l’histoire officielle, mais inachevée qu’il dicte à un de ses partisans kabyles Ibn Nûr ad-Dîn ibn 'Abd an-Nûr al-Wasîfî en H 1269 (1852-1853), y compris en titre : Histoire célèbre et hauts faits du très grand et très glorieux sultan notre seigneur Mohamed ben Abd-Allah bou Seïf.[13]

 

Les auteurs relèvent unanimement le caractère très incertain de son identité. En effet, des hypothèses nombreuses circulent dans la population et au sein de l’armée française. Féraud, pourtant mêlé aux événements en 1851, constate l’ « origine assez problématique, quoiqu’on assurât qu’il venait de l’ouest » et rapporte qu’on « a même prétendu que c’était un ex-galérien du bagne de Toulon. »[14]Normalement un des mieux informés, car il a eu à le combattre et à tenir une correspondance fournie et régulière, le capitaine Devaux rapporte deux versions dans des rappels biographiques plutôt décevants qu’il consacre au chérif : « Suivant les uns, Bou-Bar’la était des environs de Médéah et avait servi comme spahis ; suivant d’autres, il venait du Maroc, ou tout au moins de la province d’Oran, et avait été envoyé à l’île Sainte-Marguerite, pour quelque méfait plus ou moins politique. »[15]Aucapitaine, reprenant Féraud pour certains débuts du chérif et Devaux partiellement, précise que son internement en France de plusieurs années est consécutif à un guet-apens politique : « D’où venait ce personnage ? Nul ne le savait. (…) A en croire les uns, ce derviche sortait d’un escadron de spahis; selon d’autres, compromis dans une affaire politique, ou plutôt quelque guet-apens, il venait de passer plusieurs années à Toulon ou îles de Sainte-Margueritte ».[16]Robin, à son tour, ne peut que rendre les conjectures que véhicule l’opinion publique, tout en reprenant pour partie Aucapitaine : « D’où venait ce personnage ? On n’en savait rien exactement ».[17]Il est, selon le cas, un Marocain, ou un ancien spahi originaire de Miliana, sinon un bagnard évadé de Toulon.[18]Il pourrait être un ancien prisonnier de l’Île Sainte-Marguerite.[19]Une version répandue le dit originaire de la tribu d’Al-‘Attâf[20], ainsi que la consigne Hanoteau le 10 janvier 1855 : « L’opinion généralement accréditée chez les Kabyles est qu’il appartenait à la tribu des Attafs, de la subdivision de Milianah. »[21]Le passage par Toulon est évoqué très tôt. Louis de Baudicour s’appuie sur les premiers renseignements qui parviennent aux Français sur le compte du chérif. Bû Baghlâ est « un Arabe, originaire du Maroc, qui avait été condamné pour vol et qui avait passé plusieurs années au bagne de Toulon, après avoir subi sa peine, s’était fait passer pour marabout. »[22]Il se fait connaître d’abord sous le nom de Muhammad al-Gharbî.[23]Cette identification procède également d’Aumale et du colonel d’Aurelles : « Le derwiche surnommé Bou Bar’la serait, dit-on, un ancien prisonnier des îles Sainte-Marguerite, où on l’appelait Hadj Mohamed el R’orbi, homme à redouter par son audace. »[24]Survivre à l’épreuve de la déportation à Sainte-Marguerite est signe de prestige et d’élection. Salah Ferkous relève pour sa part : « Les premiers temps de la vie de ce chérif, étaient obscurs on disait qu’il s’appelait El-Hadj Ali, originaire des Ben Zeggou [confédération nomade berbère du Sud-Est marocain] ou des Beni Zougzoug. ».[25]Son identité reste flottante et multiple, favorise les erreurs involontaires et les divagations de l’imagination.[26]

           

Bû Baghlâ est un surnom. Il apparaît dès le début de son action en Kabylie, chez les At ‘Abbâs. Baudicour date cette annonce du milieu de l’année 1850, où « on apprit qu’un soi-disant chérif, se faisant appeler Bou-Baghla (Père de la Mule), prêchait la guerre sainte dans la ville de Kala. »[27]La première fois que son nom est évoqué dans la correspondance militaire française date du 22 février 1851. Le colonel d’Aurelles relate qu’il « a pour surnom Bou Bar’la, et c’est sous ce dernier titre qu’il paraît être connu. »[28]Robin écrit longtemps après : « Dans ses excursions, il était toujours monté sur une belle mule grise, et on ne le connaissait, dans le pays, que sous le nom de Bou Bar’la (le père à la mule). »[29]Le nom de Bû Baghlâ triomphe rapidement. Il emporte tous les suffrages et déclasse définitivement les autres dénominations. Il fait sa célébrité. Dans la proclamation qui ouvre sa campagne contre les Kabyles en octobre 1851, le général Pélissier, gouverneur par intérim, a beau jeu de fustiger l’« intrigant qui est obligé de cacher, sous un faux nom, son origine obscure », considérant cela comme un procédé de dissimulation tactique.[30]Les Kabyles le côtoient, l’épaulent ou le combattent pendant plusieurs années, sans réussir à découvrir son identité. Le poète ‘Alî ou Farhât, de Bû Hinûn, de la confédération des At ‘Îsî clame à la fin de l’année 1851 :

« Ils ont pris prétexte le chérif / Oufan d es sebba d’ ech cherif

Qui nous est venu en oiseau voyageur / ouin id iousan d’ at’iiar ».[31]

À son tour, Sî al-‘Arbî n’At Sharîf, autre poète kabyle, du village des At ‘Alî um-Mhand, de la tribu des Illulân um-Mâlu, s’écrit en 1854 :

« Je dirai aussi ce que nous a fait l’homme de l’ouest / R’ef thin ir’ iga our’erbi[32]

Ben Abd-Allah / Ben-Abd-Allah ».[33] Il ajoute plus loin :

« C’est cet homme de l’ouest / Ed’ netsa ai (…)

Et son origine est inconnue / netsa our iban l açel in es ».[34]

 

Bû Baghla remplit en fait avec détermination et esprit de suite un programme messianique, celui du chérif du Ghârb tant attendu. 

 

© Abdel-Aziz Sadki  

mis en ligne le 15 janvier 2013



[1]Mahdi Bouabdelli, Thawrat cherif Bou Bagla, Les diffusions du ministère de la culture et du tourisme, Alger, 1985. Tahar Oussedik, Bou-Beghla (L'homme à la mule). Le mouvement insurrection de 1850 à 1854, Alger, E.N.A.L., 1985, 79 p. Settar Ouatmani, La résistance de la Kabylie à la conquête française : étude du cas du Chérif Bou Baghla (1850-1854), DEA Études arabes et civilisation du monde musulman, université de Provence Aix-Marseille, septembre 1994, 121 p.

[2]Adolphe Hanoteau la reproduit en annexe de son ouvrage, Poésies populaires de la Kabylie du Djurdjura. Texte kabyle et traduction, Paris, Imprimerie impériale, 1867, p. 445-450. Elle est reprise dans d’autres journaux comme Le Journal des débats politiques et littéraires du 18 janvier 1855 et sert de base à plusieurs notices consacrées au chérif, malgré des modifications de détail comme dans le Dictionnaire de la conversation et de la lecture. Inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous, par une société de savants et de gens lettres sous la direction de M. W. Duckett, Supplément offrant le résumé des faits et des idées de notre temps, Paris, Firmin Didot, t. 1, 1864, p. 633-34, ou le Supplément. L’encyclopédie catholique. Édition revue, corrigée et augmentée, Paris, typ. Lacour, s.d., p. 544-545.

[3]Notamment dans un article consacré aux exactions de Beauprêtre, paru dans le magasine Algérie-Actualité, où il évoque également Bû Baghlâ et la résistance kabyle. C’est cet article qui semble publié ensuite dans Algérie et Tiers-Monde. Agressions, résistances et solidarités intercontinentales, Alger, Bouchène, 1989.

[4] Cette identification est reproduite dans l’article « Cherif Boubaghla », mais en lui faisant perdre la particule « Sî », ce qui le laïcise, http://fr.wikipedia.org/wiki/Cherif_Boubaghla (au 27/11/2012). Cet article, qui compte des données avérées, n’est pas satisfaisant à plus d’un titre. Voir aussi la conférence-débat prononcée le 21 mai 2006, http://www.cerak.net/conferences_cerak_fatma%20n%20smoumeur_210506.htm (au 27/11/2012) par Mohand Harouz.

[5]Dépêche du colonel d’Aurelles, Aumale, 22.2.1851, reproduite dans Joseph-Nil Robin, Histoire du chérif Bou Bar'la, Alger, A. Jourdan, 1884, p. 26. L’orthographe est également labile : Aurelle(s) de Paladine(s). Elle finit par se fixer comme suit : d’Aurelle de Paladines. Lui-même signe Aurelles.

[6] Constantine, 22.3.1851, Saint-Arnaud, GBCPC au GG.

[7]Gaston Bourjade,  « Notes chronologiques pour servir à l’histoire de l’occupation française dans la région d’Aumale. 1845-1887 », Revue africaine, 1889, vol. 33, p. 260 ; Louis Rinn, Histoire de l’insurrection de 1871 en Algérie, Alger, A. Jourdan, 1891, p. 31 ; J. Domergue, Dictionnaire de biographie française, Roman d’Amat dir., t. VI, 1954, p. 1171. Pour des références plus récentes et nombreuses, on peut citer Feredj Mahmoud Seghir : « Quant à Si Mohammed Lemdjed Bin ‘Abdelmalik, le Shérif Bu Baghla (ainsi nommé parcequ’une mule était sa monture préférée), originaire de Ouled Sidi Aïssa, des Adhaouras, il était en Kabylie depuis 1851 et menait un rude combat contre les Français. »,  « Fatma N’Soumeur et la résistance à la conquête française de l’Algérie (1847-1857) », Revue d’histoire maghrébine, 1979, a. 6, n° 15-16, p. 135. L’origine sociale de Bû Baghlâ procède ici d’une erreur de lecture. Nous-mêmes, pouvions écrire : « Bou Baghla reste un inconnu, autant pour les Français que pour les Kabyles semble-t-il. Sa véritable identité n’apparaît pas. On s’accorde pour penser qu’il se nomme Si Mohamed Lemedjed ben Abd el Malek, et qu’il est peut-être un ancien spahis de Miliana, mais les conjectures sont trop nombreuses. », Abdel-Aziz Sadki, Ouzellaguen, 25-28 juin 1851, autopsie d'un grand combat, mémoire de D.E.A., Université de Reims, 1989, p. 43. Voir aussi Djamel Kharchi, Colonisation et politique d’assimilation en Algérie. 1830-1962, Alger, Casbah Éditions, 2004, p. 107.

[8]Dépêche du colonel d’Aurelles, Aumale, 22.2.1851, à laquelle est jointe la traduction de la lettre du chérif, reproduite dans Robin, op.cit., p. 29.

[9] Voir infra IIe partie, l’étude spéciale, consacrée aux noms des mahdis. À l’occasion d’une autre lettre, adressée plus tard aux Illulân, il signe Sî Muhammad ben ‘Abd al-Malik, voir Robin, op.cit., p. 30.

[10] C’est sous le nom de Sî Muhammad ben ‘Abd al-Lâh Bû Sîf qu’il s’annonce dans le pays, comme le relate Laurent-Charles Féraud, « Notes sur Bougie », Revue africaine, vol. 3, n° 18, août 1859, p. 446. « Bou-Beghla s’appelait en réalité Si Mohammed ben Abdallah », écrit Tahar Oussedik, reproduisant Hanoteau, Bou-Beghla (L'homme à la mule). Le mouvement insurrection de 1850 à 1854, Alger, E.N.A.L., 1985, p. 13.

[11] Un spécimen de son cachet est joint aux « Notes sur les principaux agitateurs qui parcourent actuellement les tribus », Alger, 3.6.1851, BP, anonymes, CAOM 10 H 78. Un autre exemple est reproduit dans Henri Aucapitaine, « L'insurrection de la Grande Kabylie 1850-1851. Le chérif Bou-Barla », Revue de l'Orient, de l'Algérie et des Colonies, nouvelle série, t. XIII, 1861, p. 39-40. De même, Féraud, consul général de France à Tripoli fait la traduction d’un cachet du chérif et l’adresse à Robin, qui la publie dans son « Histoire du chérif Bou Bar'la », Revue africaine, n° 28, 1884, p. 197.

[12]Lettres-circulaires de Bû Baghlâ adressées à six tribus ou confédérations kabyles au début de 1851, à savoir At Sadqa, At Yannî, ‘Aqbîl, At Yahyâ, Awzallâgan et At Waghlîs, CAOM 1 H 7 ; proclamation faite au début de l’insurrection,  traduite et reproduite par Féraud, « Notes sur Bougie », Revue africaine, vol. 3, n° 18, août 1859, p. 451, publiée à nouveau avec indication cette fois du destinataire par Aucapitaine, « L'insurrection de la Grande Kabylie 1850-1851. Le chérif Bou-Barla », Revue de l'Orient, de l'Algérie et des Colonies, nouvelle série, t. XIII, 1861, p. 38-39 ; env. 3.5.1851, lettre du chérif Sî Muhammad ben 'Abd al-Lâh à Sî Sharîf Amzyân ben Sî al-Mûhub, caïd d'Imûla, apportée par ce dernier à Bougie le 5.5.1851, pas d'original arabe, traduction jointe au rapport du 6.5.1851, Bougie, n° 53, 3ème section, A. de Wengi, CSC au GG, CAOM 2 H 8 ; lettre de Bû Baghlâ aux marabouts de Tîfrit n’At um-Malik, chez les At Yadjâr, interceptée et traduite par le bureau arabe de Bougie, sans l’original arabe, CAOM 43 KK 43, Bougie, 14.5.1852, Bougie à Sétif. Hanoteau indique que « Bou-Ber’la se faisait appeler Mohammed-ben-Allah », Poésies populaires de la Kabylie du Djurdjura. Texte kabyle et traduction, Paris, Imprimerie impériale, 1867, p. 71.

[13]L’auteur finit par remettre le manuscrit au capitaine Beauprêtre, sur l’insistance de ce dernier, qui l’adresse le 24 juillet 1854 au colonel de Neveu, chef du bureau politique à Alger. Il est traduit par Alfred Clerc. Reproduit par Robin, op.cit., p. 363 et Histoire des Amaraoua et de tout ce qui s’y est passé avec les ennemis de dieu, des incendies, des meurtres, etc., op.cit., p. 374.

[14]Féraud, « Notes sur Bougie », Revue africaine, vol. 3, n° 18, août 1859, p. 444-445.

[15]Charles Devaux, Les Kébaïles du Djerdjera. Études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Marseille, Camion, et Paris, Challamel, 1859, 367 p.

[16] Aucapitaine, « L'insurrection de la Grande Kabylie 1850-1851. Le chérif Bou-Barla », Revue de l'Orient, de l'Algérie et des Colonies, nouvelle série, t. XII, 1860, p. 396 ; ou dans Les Kabyles et la colonisation de l'Algérie, Paris, Alger, Challamel et Bastide, 1864, p. 141.

[17] Robin, op.cit., p. 26.

[18] Robin, op.cit., p. 26 ; Émile Larcher, Traité élémentaire de législation algérienne, Paris, Alger, A. Rousseau, 1911, vol. 1, p. 61.

[19] Robin, op.cit., p. 33.

[20]D’après Oussedik, op.cit., p. 13 ; reproduit dans Christiane Achour dir., Dictionnaire des œuvres algériennes en langue française. Essais, romans, nouvelles, contes, récits autobiographiques, théâtre, poésie, récits pour enfants, Paris, L’Harmattan, 1990, p. 59.

[21] Moniteur algérien, 10.1.1855.

[22] Louis de Baudicour, La guerre et le gouvernement de l’Algérie, Paris, Sagnier et Bray, 1853, p. 468.

[23] Ibid., p. 469.

[24]Aumale, 2.3.1851, n° 29, colonel d’Aurelles, cité par Robin,  op.cit., p. 33.

[25] Salah Ferkous, Officiers et tribus. Les bureaux arabes dans la province de Constantine (1844-1857), thèse de 3e cycle, université de Montpellier III, 1984, t. I, p. 253.

[26] Il n’est cependant pas un chérif sahrâwî comme l’écrit Hocine Aït-Ahmed, un des leaders de la guerre de libération, par confusion avec le chérif d’Ouargla : « cette même notion d’honneur mobilisera, quelques années plus tard, les femmes d’Ait-Sedqa pour délivrer la famille nombreuse du grand résistant du Sud, Bou Baghla, réfugié chez les Ait-Ouacif ; le capitaine Beauprêtre ayant profité de l’absence des hommes partis au marché pour faire un coup de main psychologique (sic) et prendre en otage tous les proches du chérif Sahraoui de l’Algérois chassé de sa région par la conquête coloniale. », « Éléments pour une éthique du droit d’asile lié aux droits de l’homme », La forteresse européenne et les réfugiés. Actes des 1ères assises européennes sur le droit d’asile, 15-17 février 1985, Lausanne, Éditions d’En Bas, 1985, p. 52.

[27] Baudicour, op.cit., p. 469. La chronologie est imprécise.

[28]Aumale, 22.2.1851, colonel d’Aurelles, cité par Robin, op.cit., p. 28.

[29] Ibid., p. 25.

[30] Ibid., p. 114.

[31] Hanoteau, Poésies populaires de la Kabylie du Djurdjura. Texte kabyle et traduction, Paris, Imprimerie impériale, 1867, p. 43-44.

[32] Hanoteau traduit le terme dans le sens de « maugrebin », c’est-à-dire de Marocain, alors qu’il peut simplement être rendu par homme de l’Ouest, ibid., p. 71.

[33] Ibid., p. 71.

[34] Ibid., p. 72.

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