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HISTOIRE DE L'ALGERIE

HISTOIRE DE L'ALGERIE

Sont présentées ici des recherches historiques sur l'Algérie du XIXème siècle et de manière générale sur le Maghreb et la France. Aux recherches s'ajoutent des points de vue, des notes de lecture et des instruments de travail.


Un jugement négatif sur Bou Maza en 1865

Publié par Aziz Sadki sur 12 Janvier 2014, 14:53pm

Catégories : #Histoire du mouvement chérifien algérien 1845-1854

UN JUGEMENT NEGATIF SUR BOU MAZA
EN 1865

 

La petite notice biographique qui suit, datée de 1865, à un moment où on ne parle plus de lui, est très défavorable à Bû Ma’za. S’y perpétuent l’idée d’artisan de la superstition, les traits d’un aventurier et le caractère de cruauté. Il ne peut souffrir la comparaison avec ‘Abd al-Qâdir. L’auteur n’a pas pour lui que mépris et l’affuble d’une insigne médiocrité. L’homme n’aurait rien compris à la civilisation, alors perçue comme exclusivement européenne et serait au contraire l’expression de la sauvagerie et de la barbarie.

Par contre, l’audace et l’activité dans la lutte deux années durant à partir du Dahra contre les Français ne se démentent pas et sont également rappelées.

Bû Ma’za se constitue prisonnier, non pas le 12 avril 1847, mais le lendemain.

Un élément nouveau apparaît timidement : le fondement mystique de la personnalité de Bû Ma’za, tiré de son appartenance au milieu des confréries, que l’on retrouvera un siècle plus tard chez Roger Germain et Charles-André Julien.

 

« BOU-MAZA (père de la chèvre). Aventurier arabe, ainsi surnommé parce qu’il se faisait accompagner d’une chèvre, aliment de la superstition populaire. Personnage guerrier et mystique, qui souleva contre la France les tribus des montagnes du Dahra, sur la limite des provinces d’Alger et d’Oran, de 1845 à 1847, aspirant à supplanter Abd-el-Kader, dont le prestige déclinait. Après deux ans de luttes, où il se signala par son audace, son activité et sa cruauté, il se constitua volontairement prisonnier le 12 avril 1847. Interné en France, il avait passé près de cinq ans dans le fort de Ham, lorsqu’un décret l’a rendu à une liberté restreinte par la surveillance de la police. Caractère et esprit médiocres, facilement entamé dès les premiers jours par les côtés les moins estimables de la civilisation, Bou-Maza est resté, malgré une certaine notoriété acquise à son nom, infiniment au-dessous d’Abd-el-Kader auquel il avait prétendu succéder. »

Maurice La Châtre (1814-1900), Nouveau dictionnaire universel, t. I, Paris, Docks de la Librairie, 1865, p. 632-633.

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Y
ce qui est indéniable, et l'auteur le souligne, c'est que Boumaza a bien et bien repris le flmanbeau de la lutte que l'Emir, après les traités de Tanger et de Lalla Maghnia - entre la France et Moulay Abderrahmane du Maroc-, l('Emir s'était retrouvé pris en tenailles et surtout démunis de troupes et de relais, en effet, on compte alors de nombreuses défections chez ses principaux lieutenants ainsi que 'une réelle démobilisation chez ses propres frères...la force de Boumaza s'explique à contrario par la nature violente et génocidaire des Français qui ont commis de véritables crimes contre les tribus du Dahra...enfin comment ne pas rappeler qu'au moment de sa reddition, Boumaza avait à peine 25 ans et plus de 40 blessures corporelles!
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A
Vous avez raison, Bou Maza a repris le flambeau de la lutte de 'Abd al-Qâdir, surtout après la terrible défaite sur l'Isli des troupes marocaines. Les chances d'intervention du Maroc s'avèreront, on ne le sait pas encore, définitivement compromises. La politique marocaine en est changée de manière décisive. La priorité est alors de ne pas attirer le courroux des Français, voire même des Espagnols.<br /> 'Abd al-Qâdir attendait de récupérer des forces et cherchait le moment favorable pour revenir sur la scène. C'est le soulèvement de Bou Maza qui l'oblige, avec retard, à rentrer dans le jeu algérien, pour ne pas perdre la situation qui avait été longtemps entre ses mains.<br /> L'avènement de Bou Maza s'explique effectivement par le caractère impitoyable de la lutte menée par les troupes françaises dans le Dahra, notamment contre les Beni Zeroual et par suite des enfumades de grottes initiées par Cavaignac. Mais, il y a encore d'autres raisons, qui sont fondamentales, que j'espère avoir l'occasion de présenter.<br /> La reddition de Bou Maza s'explique avant tout par le nombre incroyable de blessures qui ne lui ont pas permis de continuer le combat. Je le savais de longue date, mais j'ai mis beaucoup de temps avant de me rendre à quel point c'est un des éléments les plus déterminants. Il y en a d'autres cependant. J'en ai déjà laissé deviné un : l'opposition de la Tayyibiyah, mené par son plus grand chef en Algérie, Sî Ahmed ben Murâbit.<br /> Tout à vous.<br /> Aziz Sadki.

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