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HISTOIRE DE L'ALGERIE

HISTOIRE DE L'ALGERIE

Sont présentées ici des recherches historiques sur l'Algérie du XIXème siècle et de manière générale sur le Maghreb et la France. Aux recherches s'ajoutent des points de vue, des notes de lecture et des instruments de travail.


Ouzellaguen 25-28 juin 1851 - Autopsie d'un grand combat - Guerre totale, guerre cruelle - Le noeud du dénouement - L'organisation donnée aux Ouzellaguen

Publié par Abdel-Aziz Sadki sur 22 Février 2013, 00:15am

Catégories : #Histoire des Ouzellaguen

 

c) L'organisation donnée aux Ouzellaguen

L'organisation donnée aux Ouzellaguen par la colonne Camou nous échappe. Il est probable que les généraux Camou et Bosquet aient placé des hommes choisis par leur soin à la tête de chacune des trois fractions et des villages. Ils leur ont donné des consignes pour administrer le pays, appliquer les instructions de Bougie, veiller à la bonne conduite des Ouzellaguen, contenir le chérif et les insurgés, les tenants pour responsable des agissements complets des Ouzellaguen et en les menaçant, comme d'habitude, d'user de représailles.

Les semaines qui suivent nous apprennent, rétrospectivement, que cette organisation n'est pas devenue définitive et que les Ouzellaguen ont réussi à obtenir une certaine collégialité dans leur commandement. En effet, ils demandent, à plusieurs reprises, au commandant supérieur à Bougie de leur conserver leur ancienne organisation dans l'intérêt de tous, des Ouzellaguen et de la domination française, en évitant une foule de difficultés et de tiraillements que produit, inévitablement, la mise en place, à leur tête, d'un seul chef.

 

p 160

 

De toute évidence, ils ont pu reconnaître une suzeraineté, plutôt un commandement, toute lointaine, celle d'Ou Rabah, alors chef de la famille des Abd el Djebbar, qui appartient elle-même aux At Tamzalt, aux environs de Bougie. Ainsi, ils ont écarté, celle trop proche et par trop insupportable, pour eux, de Ben Ali Chérif, qui en a probablement conçu une vive amertume. L'affaire se serait compliquée par la nécessité de passer au cercle de Sétif et de faire perdre un territoire et une population à Bougie.

En effet, Bougie, hostile à Ben Ali Chérif, a fait valoir que les Ouzellaguen ressortissaient, nominalement, depuis plusieurs années du cercle de Bougie et du commandement d'Ou Rabah, par suite de l'échange intervenu entre ce dernier et Ben Ali Chérif. Étant considéré le rôle joué par Ou Rabah et sa famille contre l'insurrection de Bou Baghla, et surtout la part prise par lui-même et ses khiélas dans le combat du 25 juin, qui leur a valu une citation de Camou dans le rapport au gouverneur général, il devenait difficile, et même maladroit, de lui enlever les Ouzellaguen.

Les Ouzellaguen ont certainement obtenu de ne pas voir débarquer, durant le temps qu'il faut, Ou Rabah, et quand il devra venir, notamment pour le versement de l'impôt, ces occasions se devront d'être les plus rares possibles, pour ne pas froisser la susceptibilité des Ouzellaguen.

Il semble, donc, en dépit de la rigueur des circonstances, que les Ouzellaguen ont obtenu une sorte d'équilibre provisoire, empêchant une trop grande transformation de leur organisation, et laissant s'ouvrir l'avenir sous de relatifs bons auspices. Ils pensent déjà à d'autres lendemains, pour beaucoup au recouvrement de leur indépendance. Pour l'instant, étant très vulnérables et particulièrement affaiblis par les pertes de toute nature qu'ils ont subies et par la nécessité d'une vaste reconstruction des villages et des terroirs, ils cherchent à gagner du temps, à gérer au mieux leurs heures tragiques.

Le journal de marche signale le fait marquant de la journée du 30 juin : "Les Ouzellaguen reçoivent leur organisation, ils commencent immédiatement le paiement de leurs contributions."

La colonne, dont les hommes emportent sur eux pour trois jours de vivres, quitte les Ouzellaguen le 1er juillet, à 4 heures 1/2 du matin, et remonte la vallée, sur un parcours de 12 kilomètres, pour camper à Akbou. "Le camp est établi à la limite du territoire des b. Mellikeuch, sur un point où la propriété leur est pour ainsi dire commune avec les b. Abbès, B. Aïdel et Illoula."

 

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